Tunis /Paris/ São Paulo

J’écris ces quelques lignes depuis l’appartement qu’on a loué à São Paulo. Le voyage de la veille s’est bien passé. Le vol au départ de Tunis n’a pas connu de retard et l’escale au terminal 2E de l’aéroport de Paris CDG a été un petit peu longue mais on l’a meublée avec le Wifi gratuit offert. Étaient du voyage en partance de Tunis Mehdi H. Olfa, Wafa et moi-même. Mehdi H., Olfa et moi-même avons usé nos fonds de culottes sur les mêmes bancs au lycée. Olfa avait l’avantage de m’avoir déjà accompagné lors de précédents voyages notamment lors d’un tour en Asie du Sud Est mais aussi à New York. Wafa est quant à elle une amie que j’ai connu à Tunis et que ce voyage était synonyme de son premier grand trip. Le reste du groupe est composé de : Tarek -mon vieux pote que je connais depuis l’école primaire et que j’ai accompagné lors de plusieurs périples, Hatem, Skander et Mehdi A. – qui sont de vieux collègues du lycée et que chacun a fait son chemin depuis. Bref après 10 heures passés au-dessus de l’océan atlantique, nous voilà arrivés à São Paulo. Le passage de la police des frontières et de la douane se passe très bien. Hatem était déjà arrivé depuis quelques heures et nous attendait au hall d’arrivée. Les retrouvailles furent chaleureuses et bon enfant. Il faut dire que certains de nous n’ont pas vu Hatem depuis un bon moment du fait qu’il habite à Zurich en Suisse. Il est 8h30, le temps est chaud mais un peu nuageux. L’aéroport International Guarulhos, me rappelle curieusement celui d’Istanbul. Peut-être à cause du long viaduc qui passe juste au-dessus du parking d’arrivée. Il n’y a pas grand monde. Les gars prennent une pause cigarette et à 9h, on décide de prendre un taxi (ou plutôt un Uber) qui accepte gentiment de nous embarquer tous les cinq avec nos bagages. (Pour l’anecdote, je ne manquerai pas de souligner que Wafa a pris la plus grosse valise de tout le groupe et qu’elle fera casser l’une de ses petites roues, ce qui valut à Hatem qui –voulant se la jouer gentleman comme à son habitude– de la trimbaler pour elle et durant toute la durée du voyage. On prend la direction du centre-ville de São Paulo et plus exactement de l’hôtel « Royal Jardin Boutique » qui se trouve en plein milieu du quartier de Jardim Paulista, un quartier chic et résidentiel. On retrouve Tarek, arrivé la veille depuis Paris, dans le lobby de l’hôtel et on décide de se poser dans un Café pour prendre le petit-déjeuner sur l’Avenida Paulista, le cœur battant de la ville de São Paulo. Au menu chacun prendra à sa convenue Coxinha (*) et autres spécialités Brésiliennes. C’était l’occasion pour nous de se rappeler certains voyages qu’on a fait ensemble, de comparer nos premières impressions et de faire le rapprochement entre ce qu’on a mangé et ce qui se trouve en Tunisie. Olfa et Wafa, sont un petit peu fatiguées et ça se sent sur leurs visages. Il faut dire que la nuit passée dans l’avion n’était pas la meilleure qu’on puisse passer vu le « confort » des sièges en classe économique.Vers 13h, on passe récupérer nos valises laissées à la consigne de l’hôtel de Tarek et on se dirige à l’appartement qui se trouve non loin de là, à trois pâtés de maisons et qu’on avait loué sur AirBnB, depuis quelques mois et comme pour tous les autres hébergements du voyage via un vote basé sur une short-List. La démocratie est de mise ! Karine Seibel, une vieille amie qui habite à São Paulo et que j’avais connue en 2006 sur internet sans jamais avoir eu la chance de la rencontrer, nous attendait devant l’entrée de l’immeuble. Les retrouvailles furent très chaleureuses et le courant est vite passé. Aussitôt nos valises posées et les corps revigorés après le long vol de la veille, on décide de suivre les conseils de Karine et on part se poser dans un bar du quartier bohème de Vila Madalena. On ne manquera pas pour l’occasion, de goûter à toutes sortes de boissons comme la bière locale (Original) et la Caïpirinha et à des mets traditionnels comme la feijoada – un plat très populaire au Brésil, à base de haricots noirs et de viande de porc et qu’on accompagne de riz, de farofa (une sorte de farine de manioc torréfiée). Bref, la feijoada au Brésil est comme le couscous à l’agneau en Tunisie, un emblème national ! A 17h, on enchaîne par une promenade dans la rue « Baco do Batman », une sorte de vieille ruelle sympa que des artistes locaux ont embellie de graffitis et autres tags muraux. On continue vers le marché Hippie du quartier où on verra une troupe de musique de rue improviser des airs de vieux Rock et où on vend toutes sortes d’articles autour d’une ambiance bon enfant. On a acheté quelques bières locales et on s’est joints à cette ambiance. Les filles quant à elles se sont ruées sur les petits trucs artisanaux, quand les garçons ont préféré ne rien acheter et profiter de la belle musique. A la tombée du soir, on suit Karine qui nous emmène à une école de Samba «Mancha Verde», l’une des plus réputées du Brésil qui participe régulièrement au Carnaval de Rio mondialement connu. Le spectacle qui s’offre à nous est juste grandiose : Torcida d’un côté avec leurs chants et rythme de Samba et Défilé de danseurs et danseuses de l’autre côté. La Samba est reconnue dans le monde comme un symbole du Brésil et du carnaval brésilien. Considérée comme l’une des expressions les plus cultes du Brésil, la samba fait partie de l’identité nationale brésilienne dont les racines proviennent d’Afrique à l’époque de l’esclavage ouest-africaine, et sont retracées dans les traditions religieuses africaines, en particulier celles en Angola et au Congo. On s’essaie tant bien que mal à quelques pas de danse que l’une des plus belles Sambistes de la soirée nous a appris, on mange un truc vite fait dans la buvette de l’école et on décide de repartir vers 21h. La pluie dehors nous empêchera de sortir de l’école de Samba et on attendra jusqu’à 22h pour que la pluie cesse et qu’on puisse commander un Uber pour rentrer. Entre temps, fatigués mais très contents, on guette l’arrivée de la voiture qui doit nous ramener à la maison et je ne pense que je ne suis pas le seul à ce moment-là de vouloir retrouver un lit et un oreiller qui nous a manqué depuis plus de 36 heures. Karine rentrera avec nous et contactera le chauffeur de l’Uber dans lequel elle avait oublié son téléphone portable l’après-midi afin qu’il puisse passer le lui donner. Elle nous quittera pour rentrer chez elle à minuit. La première nuit s’achève de l’autre côté de l’océan Atlantique avec un sentiment personnel de satisfaction à cause de cette immersion profonde dans la culture locale. Je ne remercierai pas assez Karine pour ces moments de joie et de découverte.

(*) Coxinha : traduction littérale de « petites cuisses ». Cela se prononce « cochinha » et on les trouve facilement à vendre dans les restaurants ou à emporter dans la rue au Brésil. La coxinha de frango ou tout simplement coxinha, est un mélange de poulet haché enveloppé de pâte, et façonnée en forme d’un pilon, qui est panée avant d’être frite.

Catégories : Brésil

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